SUR LA ROUTE AVEC LES RAMONES
MONTE A. MELNICK + FRANK MEYER
HOUSTON PRESS
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Get Lit: On the Road with the Ramones
Interview de MONTE A. MELNICK par Bob Ruggiero, février 2009
(traduite de l’anglais par Paul Vincent, 2012 Rytrut)
De leur première apparence en 1974 à New York à leur dernier concert en 1996 à Los Angeles, huit frangins vêtus de cuir ont revendiqué le patronyme de Ramone. Mais si les parrains du punk-rock comptait un neuvième membre, ce serait bien sûr Monte Ramone. 2 263 concerts devant un public allant d’une poignée d’employés d’un club ennuyeux dans le Bowery, aux stades bondés avec des dizaines de milliers de personnes à l’étranger, chantant en chœurs leurs chansons. Monte A. Melnick a vu tout cela.
Il était le road manageur des Ramones, l’entrepreneur, le camarade, le confident, le frère de cœur, le solutionneur et beaucoup plus. Dans Sur la route avec les Ramones, Melnick partage ses expériences et fait intervenir plus de cinquante participants à l’histoire des Ramones. Initialement publié en 2003, incluant plus de 250 photos rares, il a récemment été réédité dans une version mise à jour.
Rocks Off s’entretient avec Melnick, qui travaille maintenant au musée du New York Hall of Science en tant que superviseur dans l’audiovisuel. Il parle de ses années avec les pinheads, les spécialistes du ‘1-2-3-4’, des seringues de Dee Dee, et il a navigué gentiment sur l’axe explosif entre Joey et Johnny.
Rocks Off : Alors, 2 263 concerts. En as-tu jamais raté un ?
Monte Melnick : Il y a eu quelques concerts au début, peut-être deux ou trois, où ils n’avaient pas les moyens de me faire venir !
Rocks Off : L’influence et la popularité des Ramones a seulement explosé ces dernières années. Il y a constamment des groupes qui les citent en référence, et on trouve maintenant leurs tee-shirts avec le logo du « Sceau présidentiel » dans tous les centres commerciaux.
Monte A Melnick : La moitié des gens qui achètent ces tee-shirts ne connaissent même pas le groupe ! C’est pareil pour les maillots du CBGB. Ça me laisse penser que si les Ramones avaient si populaires quand je travaillais avec eux, j’aurais certainement obtenu une augmentation ! Mais ça aurait été sympa qu’ils soient aussi importants lorsqu’ils étaient ensemble, à se se débattre, et qu’ils puissent profiter des avantages de cette popularité.
Rocks Off : Le choix des personnes interviewées pour ce livre, est-il le plus facile parce qu’aucune d’entre-elles ne pouvait douter de ton association avec le groupe ?
Monte A Melnick : Absolument ! Je connaissais tous ces gens personnellement, et très bien. Et ils ont craché le morceau sur beaucoup de choses. Un des avantages de faire une histoire orale est qu’ils ont dit des choses que je n’aurait pas voulu dire ! Il y a des anecdotes délicates pour lesquelles j’ai été heureux de laisser les autres en parler.
Rocks Off : Les photos sont incroyables. Surtout les instantanées.
Monte A Melnick : La plupart proviennent de ma collection personnelle. Le directeur artistique a été génial. Et mes photos sont répartis tout au long du livre. Dans la plupart des biographies musicales, vous avez quelques pages de photos glissées au milieu du livre.
Rocks Off : Était-ce difficile d’enlever des passages que tu aurais voulu inclure ?
Monte A Melnick : Oh oui. Il s’agit de plus de 25 années truffées d’anecdotes. Le livre aurait pu être facilement deux ou trois fois plus gros.
Rocks Off : Comme les Beatles, les personnalités des Ramones sont tombées dans une généralisation grossière : Joey était le cœur sensible, Johnny le sergent bourru, Dee Dee le défoncé de service, et Tommy le cerveau équilibré du studio. Dans quelle mesure cela est proche de la réalité ?
Monte A Melnick : Comme beaucoup de généralisations, c’est assez vrai. Mais il ne faut pas oublier que c’est ensemble qu’ils ont fait les Ramones.
Rocks Off : Que penses-tu du documentaire End of the Century ? Il y a beaucoup de d’honnêteté et des moments sans ménagements, particulièrement sur la rivalité entre Joey et Johnny qui a duré pendant de nombreuses années.
Monte A Melnick : Ça peut finir par être un peu déprimant, mais c’est l’histoire véridique ! C’est comme ça que ça s’est passé.
Rocks Off : Dans votre livre, vous citez un journaliste musical qui dit : « La saga des Ramones pourrait être résumer par le stress et le vieillissement sur le visage de Monte. » C’est vrai ?
Monte A Melnick : (rires) Ouais, Ouais ! Tu sais, c’était un travail difficile ! Y a qu’à voir la tête du Président après quatre ans de mandat !
Rocks Off : Mais le Président n’a qu’à gérer les relations diplomatiques entre pays belligérants. Toi, tu devais gérer Joey, Johnny, Dee Dee et Marky.
Monte A Melnick : Eh bien… c’était intéressant !
Rocks Off : As-tu souvent des nouvelles des survivants du groupe ? Tommy, Marky et C.J. ?
Monte A Melnick : Faut pas oublier Richie et Elvis !
Rocks Off : Eh bien, je n’avais pas prévu de parler de Richie, en fait. Il avait poursuivi le groupe en justice pour ne pas avoir été crédité pour l’écriture de chansons et dans les histoires sur le groupe, c’était le ‘Ramone Perdu’. Je ne savais pas à quoi ressemblait la relation que vous aviez.
Monte A Melnick : Pas bon (rires) ! Il habite à Phoenix. Il avait juste disparu et ne voulait plus rien à voir avec les Ramones. Il n’est même pas vu venu récupérer ses royalties ! J’ai essayé de lui parler pour le livre, mais il n’a pas voulu. Je suis toujours très amis avec Tommy. Il a un duo de bluegrass maintenant ! Marky fait une émission à radio Sirius/XM à laquelle j’ai participé quelques fois. C’est un bourreau de travail, il fait encore la route et joue des chansons des Ramones. Je suis tombé récemment sur C.J. Il est venu au Hall of Science avec ses enfants, et il joue encore dans des groupes. Et Elvis va très bien ! [Clem Burke, batteur de Blondie et brièvement des Ramones]. Il aurait vraiment voulu être un Ramone, mais ce n’est pas tombé au bon moment. Il lui aurait fallu plus de temps pour apprendre les chansons, et nous devions partir en tournée, puis Marky est revenu.
Rocks Off : Je n’ia vu les Ramones qu’une fois, à Austin, Texas, en 1990. C’était lors de la tournée au « Escape From New York » [avec Deborah Harry de Blondie et Tom Tom Club avec Jerry Harrison, 3/4 de membres des Talking Heads]. Les Ramones sont passés au milieu de l’après-midi, sous un soleil éclatant, mais ils était tous vêtus de cuir.
Monte A Melnick : L’ordre de passages des groupes était rotatif sur cette tournée. C’était étrange de jouer dans ces Festival en plein soleil.
Rocks Off : Des souvenirs particuliers de dates à Houston ou au Texas ?
Monte A Melnick : Le Texas était toujours un endroit idéal pour nous. Houston a toujours été une bonne ville… J’oublie les noms des clubs où nous avons joué. Une fois, à Austin, certains d’entre nous sont allés Barton Springs [pour nager]. Joey était avec nous.
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